Minimalisme et zéro déchet

Il y a un côté très libérateur dans le processus du zéro déchet. Un côté très enrichissant aussi. Je me suis aperçue que zéro déchet et minimalisme était un seul et même combat. Et alors que le minimalisme ne m’attirait pas spécialement, le biais du zéro déchet m’y a progressivement plongée. Depuis quelques temps, quand je fais les magasins, je me sens rapidement écoeurée par cet étalage de produits, vêtements, cosmétiques, objets pour la maison… Toutes ces choses de qualité souvent douteuse, reproduites à l’infini, qui sentent la pétrochimie, ne m’attirent plus du tout. Et ce manque d’attirance est extrêmement libérateur. Au lieu d’avoir envie du dernier truc à la mode, pour m’en lasser la saison terminée, j’ai envie de matière, d’authenticité, de choses qui me nourrissent. Non seulement je suis fière de moi quand je fais un geste pour la planète et pour mes finances, mais en plus je me sens comblée.

Être dans la course à la consommation est épuisant et n’est pas satisfaisant. Mo Gawdat l’explique très bien dans ce podcast quand il parle du marketing qui s’oppose au bonheur en créant des moyens d’y accéder. Non, nous ne sommes pas plus heureux quand nous possédons plus, nous sommes plus heureux quand nous possédons mieux.  Se détacher de cette idée que nous allons manquer, libère de cette impression de manque. Devenir minimaliste, arrêter de fumer ou encore suivre un régime est difficile parce nous nous concentrons à tort sur ce qui nous manque et ce que nous avons l’impression de rater, de perdre, alors qu’il y a beaucoup plus à gagner.

Repasser au savon solide est une vraie bonne surprise. Même si j’adorais mon gel douche artisanal fabriqué en France, son emballage plastique ne me convenait pas. J’ai cherché un savon dont la composition y ressemblerait, car ce gel douche avait vraiment changé ma peau. J’ai choisi un savon Herbiolys, fabriqué à froid à partir d’huile de coco et d’olive. Je le trouve très doux et agréable, pas du tout frustrant. Cette matière brute, artisanale, me fait du bien, et je n’aurai plus à me poser de questions quand je prends l’avion. Pas de liquide, pas de plastique, des problèmes en moins. Je me sens plus proche de mes vrais besoins.

Il en va de même en ce qui concerne les vêtements, ou la nourriture. Maintenant je me pose systématiquement la question du besoin quand je suis dans un magasin, et plus seulement la question de l’envie ou de la possibilité financière. Et je fais de meilleurs choix. Je suis heureuse de porter à nouveau des vêtements oubliés sur mon étagère, qui me correspondent, qui collent à mon style, car ce que l’on garde est plus proche de nous. J’y réfléchis également à 2 fois avant de céder à une envie de snack ou de plat préparé. Là aussi c’est toujours un bon choix. J’achète plus vrai, plus sain, et plus proche de moi. Même si elle ne dure que quelques minutes, on a une relation différente avec une salade assaisonnée minutieusement ou un gâteau fait maison plutôt qu’avec un produit acheté sous-vide.

Ce ne sont peut-être que de petites choses mais elles n’ont pas de prix. Etre en accord avec soi apporte bien plus de satisfaction que de céder à une envie éphémère. Et le fait d’être en accord avec la planète par la même occasion renforce cette satisfaction.