🎧 Podcast #3 L’hypersensibilité

Voici l’épisode 3 de la série de podcasts de développement, avec un sujet attendu, l’hypersensibilité, et sa retranscription ci-dessous.

Voici le site d’Elaine Aron dont je parle au début, et le lien pour faire le test sur l’hypersensibilité.

L’Hypersensibilité

Vous avez été nombreuses à réagir au passage sur l’hypersensibilité dans le premier podcast. Vous vous savez peut-être hypersensible, ou vous vous êtes reconnu(e)s dans la brève description que j’ai pu en faire, ou encore vous vous êtes peut-être toujours dit qu’il y avait un truc pas normal, un truc qui clochait chez vous. Et pour cause, quand on est hypersensible (HS), on sort de la norme. Tout étant fait pour la norme, c’est-à-dire pour la moyenne qui représente la majorité, ceux qui ont un fonctionnement différent se sentent vite exclus.
C’est le cas pour la couleur de peau, la sexualité, la façon de penser, la sensibilité. Si vous êtes hypersensibles, vous êtes nés comme ça, il ne sert à rien de se battre contre, ce n’est pas une maladie, il faut juste apprendre à en faire un avantage et non un inconvénient, pour bien le vivre. Reconnaitre et accepter son hypersensibilité est la première des étapes pour s’épanouir.

Il y a pour le moment assez peu de recherches sur l’hypersensibilité. Elle peut être confondue avec de l’introversion, et se cacher derrière des troubles tels que dépression, paranoïa, crises d’angoisse. L’une des pionnières en matière d’HS s’appelle Elaine Aron, une psychologue et chercheuse en psychologie américaine, elle-même hypersensible, auteure du livre « ces gens qui ont peur d’avoir peur », que je vous conseille si vous voulez approfondir le sujet.

Pour savoir si vous êtes hypersensible, faites le test sur son site, le lien est ci-dessus. C’est en anglais mais vous pouvez sans doute trouver la traduction, ou même utiliser google translate. Vous devez cocher les affirmations vous correspondant, et si vous en cochez plus de la moitié il y a une forte chance pour que vous soyez HS.

Pour résumer, vous êtes probablement hypersensible si vous êtes (dans le désordre) : facilement gêné par des bruits forts que vous n’avez pas choisis, ou des odeurs, une forte lumière, vous êtes vite submergé quand vous êtes dans un environnement avec trop de ces stimuli en même temps, vous avez régulièrement besoin de vous isoler, d’être au calme, vous préférez travailler seul, les open spaces sont un cauchemar, vous êtes sensibles à la violence, à la douleur, vous êtes empathique, vous pleurez souvent devant un film ou un récit difficile, mais parfois aussi sans raison, comme pour évacuer un trop plein, vous avez du mal à gérer vos émotions, elles sont parfois disproportionnées (on vous le dit ou vous vous en rendez compte après coup), vos relations sont conflictuelles, vous avez parfois l’impression d’être seul.e et incompris.e, vos émotions sont en dents de scie, vous avez tendance à être dans le drame, vous avez des peurs et des angoisses difficilement contrôlables, vous êtes sujets à la déprime, à la paranoïa parfois, vous êtes créatif/ve, vous êtes très cérébral.e, vous avez de l’intuition, vous avez du mal à faire des choix, comme si tout était une question de vie ou de mort. Voilà un résumé des caractéristiques des HS. Si vous ne vous sentez pas finalement si concerné, vous avez peut-être reconnu quelqu’un de votre entourage et ça pourrait vous être utile de lire la suite pour mieux comprendre cette personne.

Vous pouvez être HS et ne pas cocher toutes ces cases. Tout dépend de votre personnalité, de votre vécu, de votre degré d’hypersensibilité, de votre manière de la gérer. Les personnes dont l’HS a été acceptée et reconnue dans l’enfance sont apparemment plus heureuses que toutes les autres (HS ou non). Au contraire, une enfance difficile, avec des traumatismes, peut faire ressortir des troubles importants à l’âge adulte.

Je vais vous parler de mon expérience en tant qu’hypersensible, ce qui est souvent plus parlant que des phrases ou des tests.

Depuis petite, j’ai toujours eu cette impression d’être à part, de ne pas faire partie du groupe, de ne jamais ressentir ou penser la même chose, de ne pas avoir les mêmes envies que les autres. Il y a toujours eu comme un gap entre mon monde intérieur et la réalité, et je ne comprenais pas pourquoi l’un et l’autre ne s’accordaient pas.

Comme j’ai toujours eu honte de ce que je ressentais, et que mes parents n’étaient pas vraiment des personnes à l’écoute de ce genre de choses, je n’ai jamais exprimé mes peurs, je me suis forcée à ne pas pleurer (j’ai appris comment faire, je vous donne l’astuce : contracter très fort certains muscles du corps et se concentrer très fort dessus, les mollets fonctionnent très bien, et ça marchait quand je ne voulais pas pleurer là où les gens ne pleuraient pas normalement).

Je me souviens d’un cours de danse, je devais avoir 12/13 ans, on faisait un exercice de pirouettes sur pointes (j’ai toujours eu peur sur pointes, et j’ai toujours eu plein de peurs d’ailleurs), et donc, j’ai glissé, j’ai quasiment fait un grand écart sans pouvoir me rattraper, je ne me suis pas fait mal mais j’ai eu un choc et je me suis mise à pleurer, sans avoir le temps de serrer les mollets ! Certaines filles un peu pimbêches à l’époque se sont évidemment moqué, j’étais morte de honte et c’est un des exemples qui à l’adolescence m’ont fait construire plus de barrières pour ne pas montrer ma « faiblesse ». Je me suis beaucoup construite dans la fermeture, la méfiance, l’introversion, voire la froideur et l’agressivité. C’est le seul moyen que j’ai trouvé, petite, pour réagir à ce qui pour moi était de la violence.

Ca n’est pas répandu chez tous les HS, mais j’ai une grande sensibilité physique. Ma mère s’est acharnée toute mon enfance à me tricoter des pulls en laine que j’étais incapable de porter. Tout, excepté le coton me démangeait. J’avais de l’eczéma, et je portais des maillots de corps sous tous mes vêtements, y compris sous mon justaucorps de danse dont je ne supportais pas la matière. Dés que je le pouvais j’enlevais mes vêtements ! J’étais considérée comme une enfant difficile, qui n’obéit pas. Les collants étaient mon pire cauchemar (et le sont toujours, aujourd’hui c’est tout un rituel, s’il fait un peu froid quand je m’habille, que j’ai les cheveux mouillés ou autre, c’est impossible, trop de sensations désagréables à gérer en même temps !) Je ne supporte pas non plus certains frottements ni certaines matières. Quand la lime à ongle frotte la peau fine sous l’ongle je suis à la limite de m’évanouir, je suis aussi très sensible par exemple au piment, aux épices, au poivre, je le sens quand personne ne le sent. Je supporte très mal la douleur qui me donne rapidement la nausée et des douleurs nerveuses dans les muscles.

J’ai la peau réactive, les yeux très sensibles, à la lumière, aux produits, même à l’eau, le moindre truc dans l’air me fait éternuer, je ne supporte pas les bruits répétitifs, trop forts. Il m’est arrivé un grand nombre de fois de me demander si je n’allais pas devenir folle à cause du bruit de la chasse d’eau quand je dors encore. Quand je dis folle, c’est au sens littéral, c’est-à-dire comme si mon système nerveux allait arriver à un point de rupture où tout exploserait dans ma tête. Quand j’ai le mal de mer, c’est tellement violent que je suis paralysée, je pleure, j’ai l’impression d’être dans le néant, tellement toutes les sensations se mélangent.

Quand j’étais au lycée et qu’on finissait les cours plus tôt et que tout le monde voulait aller boire un Monaco (oui oui c’était les 90’s et on buvait des Monaco), moi je n’avais qu’une envie c’était de me retrouver chez moi, au calme, et de profiter d’un peu de solitude avant que tout le monde rentre. Adulte, je n’ai jamais réussi à me contraindre à avoir un rythme « normal », c’était inenvisageable pour moi de travailler dans un bureau, avec du bruit partout, 5 jours sur 7, et j’ai d’ailleurs très rarement travaillé 5 jours sur 7, ça me rendait malade, j’ai vraiment toujours eu besoin de temps pour me reposer, de temps pour moi, d’au moins 3 jours où je n’ai pas à gérer trop de choses extérieures, de stress, etc. J’ai toujours eu besoin de beaucoup de sommeil, 9h c’est idéal. Et c’est probablement parce que j’ai su écouter ces besoins que je n’ai pas pété les plombs. Mais je ne sais pas comment j’aurais pu ne pas les écouter, ça me parait impossible.

J’ai beaucoup de mal avec les gens qui parlent énormément, prennent beaucoup d’espace, j’absorbe tellement que je n’arrive plus ensuite à me recentrer, comme si leur vie se mélangeait à la mienne. Pareil avec l’humeur des gens ou avec l’environnement, je ne supporte pas de vivre dans un endroit moche, ça m’atteint vraiment.

J’ai beaucoup d’idées tout le temps, que j’ai du mal à canaliser, je cogite beaucoup, et c’était un enfer avant de découvrir la méditation. Mais pour les bons côtés, j’ai toujours été très créative, je suis assez intuitive, je sens les choses, je comprends les autres, je suis capable d’imaginer beaucoup à partir de très peu, d’inventer, de créer, d’improviser dans beaucoup de domaines, ce qui m’aide énormément dans mon métier de prof de yoga slash plein d’autres trucs.

Voilà le tableau d’une HS parmi d’autres. Peut-être que ça vous aura rappelé quelque chose.

Il y a 2 ans et demi, j’ai lu un article sur l’HS et j’ai enfin compris que je n’étais pas une weirdo mais juste une personne qui fonctionne différemment et qui a souffert de se comparer aux autres, voire d’essayer d’être comme tout le monde alors que ça n’a pas de sens. Ca a été un vrai soulagement et un énorme changement dans ma vie, qui m’ont permis de me concentrer non pas sur comment ne plus être weirdo, mais sur comment gérer ma particularité.
Telle que je vous l’ai décrite, l’HS ne semble pas être un truc très agréable. En effet, si ce n’est ni su ni bien géré, c’est une source de souffrance. Mais si l’HS est accueillie et bien gérée, elle a beaucoup d’avantages, comme ceux que j’ai énumérés un peu avant.

Bon, finalement l’hypersensibilité, c’est quoi ?

J’ai besoin de savoir comment les choses fonctionnent, ça me donne un cadre, une ligne à suivre, un bâton auquel me raccrocher quand je me noie dans ma fabrique intérieure de pensées. Je me suis longtemps interrogée sur le terme HS après avoir lu les recherches d’Elaine Aron et exploré ma sensibilité. Il me semblait qu’il s’agissait plutôt d’une hyperréactivité. Mais c’est parce que le terme HS peut être perçu de manière assez négative. Pourtant il s’agit bien d’une sensibilité EXTRA ordinaire, au delà de l’ordinaire. Sachant que tout n’est pas blanc ou noir, il n’y a pas les HS d’un côté et les insensibles de l’autre, il y a toute une palette de sensibilités différentes. Au delà d’un certain degré de sensibilité, il y a les HS. Tout comme au-delà d’un certain niveau d’intelligence il y a les surdoués.

Chez les HS c’est le système nerveux qui est plus sensible aux stimuli. Il y a une excitabilité des neurones qui transmettent les informations. Donc, au repos, tout va bien.

Mais dés qu’il y a un truc qui stimule le système nerveux, tout s’emballe rapidement. Ca peut être physique avec un son, une douleur, une caresse, émotionnel, intellectuel avec une pensée qui allume toutes les cases du cerveau, et on se met à cogiter sans fin, une idée donnant naissance à une autre. Il y a un plus grand nombre de connexions neuronales chez un HS.
Une même info ne va pas avoir le même effet sur un non HS que sur un HS. Chez les HS il y a moins de filtres. Il y a une plus grande réceptivité et réactivité. Tous les boutons peuvent s’allumer dans le cerveau, là où chez un non HS, ce sera plus ordonné et logique. Ne s’allumeront que les zones qui vont logiquement ensemble. Tout se mélange souvent chez les HS. La tolérance est donc moins élevée face à un même stimuli.
Donc, ce n’est pas de votre faute si vous pétez les plombs sans raison apparente !

Quand on est HS on a l’impression de se prendre tout dans la figure. Que tout est violent. Sans filtre, les choses sont plus brutes, et ne sachant pas filtrer, les HS ont du mal à faire la part des choses. On peut se sentir mal parce que l’on capte l’énergie négative de quelqu’un ou mal à l’aise parce qu’on capte les intentions de quelqu’un, par un geste, le langage corporel, et tout ça est difficile à comprendre, car tout se passe à un niveau inconscient ou semi-conscient. Les HS ont souvent ce qu’on appelle un 6e sens. Mais n’importe quel outil sans mode d’emploi peut être inutile voire dangereux.

Alors comment faire pour gérer son hypersensibilité ?

Si elle n’est pas gérée, l’HS peut être un cauchemar à vivre. Ce qu’il faut gérer en priorité, en amont, c’est le rythme, la fluidité.

Imaginez que vous conduisez une voiture. Quand la vitesse n’est pas élevée, la voiture tient la route, ne surchauffe pas, ne consomme pas trop, vous gérez vos tâches, vous avez le temps d’anticiper. Tout est fluide et harmonieux.
Si vous accélérez, le rythme et la fluidité seront altérés. Les obstacles, les voitures et les virages se présenteront plus vite, ils ne s’adapteront pas à votre temps de réaction, et votre temps de réaction non plus. C’est à vous d’adapter votre vie, de trouver le rythme qui convient à votre temps de réaction.

Si vous voulez que les choses restent fluides, sachez ne pas dépasser la limite de stimulation qui fait que les choses s’emballent. Etudiez-vous, apprenez à vous connaitre, c’est essentiel. Ce n’est pas le monde qui s’adaptera à vous, c’est à vous d’adapter les choses et de créer un monde qui vous ressemble.

Une fois que vous connaitrez votre HS, vous remarquerez peut-être comme moi des besoins fondamentaux.

Je dirais que les 3 besoins fondamentaux de l’hypersensible sont la responsabilisation, le recentrage et la douceur. Après avoir pris des notes, exploré, cherché, observé, j’ai trouvé que je pouvais réduire mes besoins pour gérer mon hs à ces 3 grandes catégories. Tous mes besoins rentrent dans l’une ou l’autre.

Se responsabiliser

C’est le premier outil, que l’on soit HS ou non d’ailleurs. C’est le plus puissant que j’aie expérimenté. C’est celui qui vous donne du pouvoir et vous sort de la complainte de l’incompris.

1 Rester dans l’action.

Je ne me plains pas, je ne jette pas la responsabilité sur mes parents, la société, mon conjoint. Vous êtes HS, peut-être pas votre mère, votre mec, vos amis. Faites les choses pour vous, bougez-vous. L’inaction fait cogiter, souvent négativement, et les HS cogitent plus que la normale. Privilégiez l’action plutôt que la lamentation.

2 Ecoutez vos besoins, et faites-les passer en premier

Vous avez besoin de vous reposer, d’être un peu seul ? Ecoutez-vous, et laissez les autres faire ce qu’ils ont besoin de faire. Ne les blâmez pas d’avoir envie de faire la fête si vous non, et n’attendez pas qu’ils devinent vos besoins. Laissez-les faire et acceptez que votre besoin est différent. Il est même peut-être différent de votre envie. Si vous choisissez votre envie au détriment de votre besoin, alors assumez de vous sentir éventuellement épuisé, à fleur de peau ou déprimé le jour suivant. Remarquez le lien de cause à effet, et essayez de ne pas en faire une habitude. Privilégiez vos besoins à vos envies ou à celles des autres.

3 Créez votre environnement idéal

Pratiquez la gratitude, choisissez de voir le monde et votre HS de façon positive. Choisissez votre perspective. Il n’y a pas grand chose d’objectif dans la vie, et c’est se responsabiliser que de choisir un point de vue positif. Ne laissez pas les autres décider pour vous ou créer un monde qui ne vous convient pas. Vous en faites partie aussi, vous avez le droit de créer des choses, des habitudes, un climat qui vous ressemblent.

4 Affirmez-vous, sortez du placard, montrez vos différences

Faites-en des atouts et n’ayez pas peur du jugement des autres, car les autres ne cesseront jamais de juger, que vous montriez ci ou ça, donc autant montrer qui vous êtes vraiment, ça fait du bien d’être en accord avec soi.

Se recentrer

Quand on est très perméable à son environnement, se recentrer est primordial.

1 Ne vous aliénez pas

Dans les émotions, histoires et sentiments des autres. Gardez votre empathie mais sachez revenir à vous et ne pas vous fondre dans l’humeur ou le drame des autres. Pour vous recentrer, méditez, prenez du temps pour vous, ne serait-ce que 5 minutes par jour, fermez les yeux, autorisez-vous à ne rien faire, recentrez-vous sur votre respiration, vos sensations, le présent, les sons, les odeurs, le concret. Si vous êtes yogis, pratiquez régulièrement des postures d’ancrage comme la montagne, l’arbre ou le guerrier.

2 Ne prenez pas les choses personnellement.

Apprenez à faire la part des choses, à dissocier. Les autres ne s’expriment pas pour vous faire du mal, ils ne savent pas ce que vous ressentez. Si quelqu’un ne vous aime pas, il exprime une opinion selon ses goûts, ça n’est pas contre vous. Chacun est différent.

3 Ne vous comparez pas aux autres.

C’est toxique. Restez centré sur vous, sur vos besoins, votre sensibilité, inspirez-vous des autres mais laissez-les à leur place, et trouvez la vôtre, elle est là, à l’intérieur, dans votre centre, pas dans la comparaison à l’autre.
Et j’ajouterai, ne comparez pas les autres à vous. Les HS sont susceptibles parce qu’ils ne comprennent pas que les autres puissent agir de façon aussi peu prévenante, ou être blessants. Acceptez que les autres ne voient pas autant de détails, ne soient pas aussi sensibles, ça n’est pas de leur faute. Je reviendrai sur ce point dans un podcast sur les relations des hypersensibles, et comment j’ai appris que les HS pouvaient être des terroristes dans leurs relations (moi y compris). Mais pour revenir à la susceptibilité, cela m’amène au dernier point :

4 Ne cultivez pas le drame.

Les HS prennent souvent les choses au premier degré, sont entiers et ont du mal à faire la part des choses. Apprenez à vous recentrer pour avoir du recul et revenir dans le présent. Sortez de votre rigidité, apprenez à être plus fluide, parce qu’en fait la plupart du temps, avec un peu de recul, tout va bien.

La douceur

En tant qu’HS, vous captez plus de choses que la normale, vous devez donc créer des filtres là où vous n’en avez pas naturellement, pour vous protéger de la brutalité des choses.

Un HS déprimé, mal dans sa peau, est un HS irrité, qui a passé un seuil où son système nerveux est épuisé et ne gère plus. Créez un environnement doux.

Il est important de se protéger et de ne pas s’exposer à des situations dont on sait qu’elles vont titiller notre système nerveux. Et il y a beaucoup de choses qui font réagir un HS. Petite parenthèse : la nourriture en fait partie. Le sucre, l’alcool, la caféine, tout ce qui peut altérer l’humeur ou encore exciter est à réduire. Vous verrez que votre humeur s’apaisera.

Créez-vous un environnement qui vous ressemble, et entourez-vous de personnes qui vous comprennent et partagent au moins un peu de vos valeurs et de votre sensibilité. Si vous écoutez votre HS, vous verrez que votre environnement changera de lui-même, le tri se fera au fur et à mesure.

1 Protégez-vous de la violence.

Quand un livre devient trop violent, je le pose et je l’abandonne définitivement (les piliers), quand un film est trop gore, je l’arrête, je ne me cache plus derrière ma main le temps de la scène en question, quand quelqu’un veut raconter un truc horrible, je le stoppe (ça ne marche pas toujours…). Pour vous protéger, arrêtez juste de vous exposer, autant que vous pouvez, à ce qui vous fait réagir. Le monde sera toujours aussi violent, sachez faire le tri.

2 Dormez et reposez-vous

Votre système nerveux en a besoin. Il n’y a pas de négociation.

3 Ne résistez pas.

Acceptez vos émotions, même violentes, laissez-les sortir, n’allez pas contre. Ca va mieux une fois que c’est dehors.
Mais moins vous créez de situations excitantes, fatigantes, etc, moins vous aurez d’accès d’émotions violentes.

4 Arrêtez de vous mettre la pression

Ca crée du stress. Les HS sont souvent perfectionnistes, parfois rigides. Lâchez-vous un peu, soyez doux avec vous.
Il n’y a rien de plus puissant que la douceur, le pardon, l’acceptation et l’humilité. Ca permet d’aller de l’avant, de ne pas rester victime du passé, et de vous-même.

Et on en revient au premier point, se responsabiliser, qui apporte le pouvoir. C’est un cercle. Aidez-vous d’un côté, ça ressortira de l’autre.

Apprendre à gérer sa sensibilité est un travail long et minutieux, soyez patient, et comme dans tout projet, ne focalisez pas sur la montagne à gravir mais sur la prochaine étape, et sachez reconnaitre celle que vous avez passée, sachez profiter de ce que vous avez réussi à dépasser.

Prenez le temps, utilisez peut-être un carnet, et observez, notez ce qui vous fait réagir, les moments où vous ne gérez pas, et voyez si c’est parce que vous n’avez pas écouté un de vos besoins. Si c’est parce que vous n’avez pas respecté votre rythme de repos, de sommeil, si vous avez consommez trop d’alcool ou de sucre, si vous avez plongé tête la première dans les problèmes de votre copine sans vous recentrer ensuite, si vous vous êtes exposés à des situations violentes, stressantes, si vous vous êtes mis la pression, etc…

N’hésitez pas à réagir, à me dire si vous vous êtes reconnus, si ça vous a éclairé, si vous aimeriez que j’aborde plus en détail un point en particulier. Merci.

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