06 Fév 🎧 Podcast #2 Le développement personnel, en quoi cela consiste ?
Voici l’épisode 2, en 2 parties, de la série sur le développement personnel.
Dans la première partie, j’y parle principalement du cerveau, de ses mécanismes, schémas et fausses croyances. Dans la seconde partie, j’y aborde la question de la spiritualité, qui à mon sens, fait partie du développement personnel.
Vous trouverez sous le texte les références des livres et vidéo dont je parle dans la seconde partie.
Première partie : Le cerveau
Le développement personnel, c’est une démarche d’épanouissement.
En soi, tout ce que vous faites pour vous-même tient du domaine du développement personnel, comme commencer le yoga, la méditation, peindre, vous exprimer, faire une thérapie. Cette démarche d’épanouissement passe obligatoirement par le fait de mieux vous connaitre, et aussi mieux vous comprendre en tant qu’être humain complexe. L’être humain est complexe car très évolué et est livré sans mode d’emploi.
Si vous voulez faire du bricolage, vous aurez besoin de bons outils, et d’apprendre à vous en servir. Ca parait logique. Si vous voulez vivre une vie épanouissante, en tant que vous, dans ce corps et dans cet esprit, vous allez avoir besoin de vous connaitre, et de comprendre comment vos outils fonctionnent. Et vous en avez de très bons.
L’un des meilleurs mais aussi le plus complexe de l’Homme est son cerveau. Commençons par ça.
Il est composé de trois parties, chacune étant apparue au cours de l’évolution du poisson à l’Homme. Le cerveau reptilien, que l’on partage avec les poissons, les reptiles et les oiseaux le plus ancien des 3 cerveaux. C’est un cerveau binaire, blanc ou noir, le cerveau des réflexes fuir ou se battre, le cerveau instinctif, archaïque, primaire. Ensuite, et par dessus le cerveau reptilien est apparu le cerveau limbique, le cerveau que nous partageons avec les mammifères. C’est le cerveau émotionnel, celui qui permet les émotions, la mémoire à long terme, et les décisions. Enfin, le néocortex, cerveau le plus nouveau, enveloppant les 2 autres, permet le raisonnement logique, le langage et l’anticipation.
Plus le cerveau devient complexe plus les possibilités sont grandes mais plus il devient également difficile d’utiliser tous ses cerveaux comme un tout et à bon escient. Les 3 cerveaux fonctionnent normalement ensemble, se renvoyant des informations pour s’aider, prendre une décision et agir.
C’est ce néo-cortex qui fait de nous des Humains. L’Homme moderne cherche beaucoup à valoriser ce cerveau, quitte à oublier qu’il n’est pas une machine de logique et de performance, mais aussi un être émotionnel.
Chaque individu est le résultat de l’évolution d’une histoire humaine collective mais aussi d’une histoire de famille, de gènes, d’une éducation, d’une histoire personnelle.
Pendant votre enfance vous êtes élevé par vos parents avec leurs principes, leurs règles, vous êtes aussi éduqué par l’école, vous obéissez ensuite au monde du travail et aux codes de la société, de la culture dans laquelle vous vivez. Vous accumulez des schémas de fonctionnement, des fausses croyances sur vous et le monde, et votre cerveau imprime ça au fur et à mesure. Il crée des souvenirs, des réflexes, des peurs, des barrières, des façons de se comporter.
Il y a certaines personnes à qui ça ne convient pas. Une démarche de développement personnel part souvent du constat que quelque chose cloche dans sa vie. Il y a ceux qui suivent les règles, apprennent les codes, se construisent une vie selon ce qu’on leur a dit de faire, trouvent un métier, fondent une famille et puis se rendent compte qu’il manque un truc. Qu’ils ont oublié de se demander vraiment à eux-mêmes de quoi ils avaient envie. Ils se rendent compte qu’il ont vécu en mode robot.
Et puis il y a ceux qui galèrent depuis le début, qui ne savent pas, qui prennent les mauvaises directions, qui se plantent, qui ne trouvent pas leur place, et qui en ont assez. Finalement il y a beaucoup de gens qui ne se reconnaissent pas dans les schémas préétablis (notamment les hypersensibles) et qui ont un déclic d’éveil.
En faisant une démarche de développement personnel, votre cerveau va changer. On l’a découvert récemment, les neurones peuvent, dans une certaine mesure, se régénérer. Le cerveau est plastique, c’est à dire qu’il peut être remodelé, et chaque fois que nous apprenons, nous remodelons notre cerveau, nous créons de nouvelles façons de dialoguer entre les parties de notre cerveau, de fonctionner, de faire les choses.
Le développement personnel, c’est créer de nouveaux chemins dans notre cerveau pour atteindre nos objectifs, mais c’est aussi désapprendre. C’est même surtout désapprendre, et remplacer les schémas et modes de fonctionnement qui ne nous correspondent pas ou plus, pour en construire d’autres à la place. Des schémas de pensées qui guideront nos actions.
Ex de schéma de pensée inadéquat : petit, vous étiez de nature timide et maladroit. Vous deviez un jour faire un exposé en classe, vous avez bafouillé, vous êtes tombé, vous avez rougi, ou encore, vous avez fait perdre votre équipe au sport en ratant le ballon. Tout le monde s’est moqué de vous, et peut-être qu’un prof indélicat a dit que vous n’étiez pas doué. Votre cerveau a enregistré cet épisode comme douloureux et humiliant et en a tiré des conclusions d’enfant : je suis nul, maladroit, je ne suis pas doué, je suis un boulet pour les autres, etc.
Votre cerveau crée alors une fausse croyance basée sur une interprétation, et un schéma de réflexes pour vous protéger. Quand un évènement similaire se produira (du type, on vous propose un truc en équipe), votre cerveau reconnaitra le danger, vous aurez peur, et inconsciemment guidé par cette ancienne fausse croyance, vous refuserez et vous fermerez les opportunités.
Le cerveau est un outil incroyable, mais il a un côté mère juive, hyper protecteur et surévaluant le danger.
Etre épanoui, ce serait donc peut-être déjà être bien dans un cerveau qui nous ressemble pour trouver un équilibre, en notre état d’humain, et servir au mieux notre personne.
Et nous avons de la chance, car à notre époque, nous pouvons facilement faire des démarches de développement personnel.
Car c’est seulement depuis les années 50-60 environ que l’on parle d’épanouissement de l’être humain, de bonheur. Et pour cause, avant les années 50, beaucoup étaient… occupés à autre chose. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu 2 guerres mondiales au début du 20e siècle et qu’avant la révolution industrielle, les choses étaient moins faciles, et beaucoup de personnes étaient occupées à chercher de l’argent, de la nourriture, à éviter ou à combattre des épidémies, en d’autres termes, ils étaient occupés à essayer de combler leurs besoins primaires, c’est-à-dire leurs besoins de survie.
Nous sommes programmés pour essayer de combler nos besoins les plus importants en premier, à savoir nous nourrir et être en sécurité et en bonne santé. Le bien-être vient bien après. Ca s’appelle la balance des besoins. Quand l’un est équilibré, cela en fait remonter un autre, du plus important au moins important.
Dans une société où manger, avoir de l’argent et une protection sociale est acquise pour beaucoup, l’enjeu de s’épanouir est donc réel.
S’épanouir permet d’avoir une relation saine avec soi, donne l’exemple aux autres de ce mode de fonctionnement, permet d’avoir des relations saines avec les autres, de transmettre aux générations futures ce mode de fonctionnement et non plus des wagons de vieux schémas, d’histoires familiales, de fausses croyances et de blessures. Se changer soi-même permet de changer le monde, en tout cas j’y crois sincèrement, je pense que le changement passe par l’individu, et que nous avons tous la responsabilité de notre vie, de l’impact que nous avons, de la trace que nous laissons. Se changer soi-même, c’est aider à la création d’un monde plus sain.
Seconde partie : la spiritualité
L’homme est un être duel, double, toujours en déséquilibre entre ses contradictions.
Toutes les spiritualités évoquent la dualité de l’homme entre l’ego et le divin, entre l’individu et le collectif.
Si tout était connecté au départ (le big bang) alors l’être humain fait partie du tout et s’en souvient, c’est sa part divine. Nous sommes fait des mêmes éléments que les étoiles, nous appartenons à l’univers.
Mais à côté de ça, nous appartenons à une espèce qui a voulu se démarquer des autres, se détacher même. L’évolution de l’humanité implique également l’individualité. L’Homme agit pour son espèce mais aussi pour lui en tant qu’individu. Cette part humaine est l’ego. L’ego sert à exprimer sa personnalité, à s’affirmer, à s’incarner.
Le problème de l’ego c’est que s’il n’est pas maitrisé, c’est lui qui vous maitrise. Car l’ego, si on lui laisse trop de place, peut devenir très tyrannique. L’ego a peur (parce qu’en se démarquant des autres, il se retrouve tout seul), l’ego se sent en compétition avec les autres. On n’est plus du tout dans l’unité avec l’ego. Il veut tout contrôler, le monde, les autres espèces, mais aussi lui-même. Beaucoup de personnes sont entièrement contrôlée par une partie d’elles-mêmes qui fait la loi : l’ego, et donc par les peurs qui vont avec.
Il y a un très bon livre de développement personnel qui s’appelle Conversations avec Dieu (qui ne parle pas de religion), dans lequel l’auteur explique que chaque action humaine part d’une impulsion, soit d’amour c’est-à-dire d’unité, de confiance, d’ouverture, soit de peur, c’est-à-dire de fermeture, de séparation. Soit nous parlons avec la partie de nous qui se sent faire partie du monde, qui est confiante, soit nous parlons avec notre ego, qui s’exprime bien souvent dans la peur et l’opposition. Plus nous laissons parler nos peurs, plus nous donnons de pouvoir à l’ego, et moins nous sommes dans l’unité.
Je pense qu’il est intéressant de savoir comment nous fonctionnons, comment notre cerveau crée des schémas, et beaucoup de personnes ont besoin de ça pour avancer. Mais je pense que si l’on se limite à ça, on rate quelque chose, que les pratiques spirituelles peuvent nous apporter.
Comme je le disais tout à l’heure, l’Homme a beaucoup valorisé l’intellect, l’analyse, le néo-cortex, mais l’être humain n’est pas juste ce qu’il pense, n’en déplaise à Descartes. La pensée est un produit du cerveau. Il se passe plein d’autres choses très intéressantes à d’autres niveaux à l’intérieur de nous.
Si le développement personnel est une plongée à l’intérieur de soi pour se connaitre, elle doit impliquer tous les aspects de soi, pas seulement l’aspect intellectuel.
La meilleure façon de se « développer » spirituellement, c’est par la pleine conscience, c’est-à-dire en étant pleinement dans le moment présent.
La méditation est la méthode la plus connue et probablement la plus directement liée à la pleine conscience.
Pour moi il y a 2 façons de méditer. Celle que tous les occidentaux pratiquent, comme ils pratiquent le yoga, de manière tronquée, et terre à terre (pas de jugement).
Le yoga en occident est une pratique essentiellement physique, or le yoga est bien plus vaste que ça, et la pratique physique n’en est que la partie émergée de l’iceberg. Dans la partie immergée, il y a la méditation, la respiration, la concentration, la nourriture, le rapport aux autres, le rapport à soi, etc… un vrai programme de développement personnel, et ça a plus de 5000 ans…
L’ultime but du yogi accompli c’est d’arriver à l’union, Samadhi, avec Atman, le vrai Soi (et non l’ego) et aussi avec l’univers.
Pour en revenir à la méditation, nous la pratiquons comme un moyen de nous vider l’esprit, d’être moins négatif, de dormir mieux, et méditer un peu chaque jour permet tout ça, en nous éloignant de nos pensées. Méditer comme nous le faisons en occident permet de tenir le rythme que nous impose la société moderne et nos vies actives. Mais souvent ça s’arrête là. La « vraie » méditation va au delà.
En méditant, nous devenons observateur. Au lieu de nous identifier à nos pensées, nous nous connectons petit à petit à Atman, le Soi, notre part divine, celle qui communique directement avec le tout, l’univers, qui parle le même langage.
Le but ultime de la méditation est le nirvana, la libération de l’esprit de toute pensée, de l’ego et de la souffrance, car notre part divine ne souffre pas, elle est amour. En fait, c’est à peu près la même chose que Samadhi, l’union du yogi. Je sais c’est un peu difficile de s’imaginer tout ça quand on ne l’expérimente pas. J’essaie de faire le plus simple possible. Celui qui a trouvé le nirvana est un être éveillé, qui ne souffre plus.
Il est possible pour vous et moi d’atteindre le stade de l’éveil lors d’une méditation, de sortir de l’ego et de se sentir ne faisant qu’un avec l’univers, mais c’est plus improbable d’atteindre le nirvana, c’est-à-dire le stade de l’éveil permanent. Les moines se retirent de la vie en société et évitent toute tentation charnelle pour ne pas souffrir et chercher le nirvana de Buddha. Je ne pense pas que ce soit une solution. Je suis plutôt d’accord avec ceux qui parle de l’éveil comme l’équilibre que l’Homme peut trouver entre l’ego, son individualité, et Atman, son Soi, sa part divine. Voilà ce qu’est pour moi le développement personnel.
Chercher les moyens d’atteindre cet équilibre, atteindre son potentiel et vivre heureux, dans cette vie, dans ces conditions. Et pour ça, il y a plein de choses à faire.
Dans chaque épisode de ce podcast, on parlera des moyens d’atteindre cet équilibre.
Références :
* Conversations avec Dieu, Neale Donald Walsch.
* Everything is Connected — Here’s How: | Tom Chi | TEDxTaipei
* Le pouvoir du moment présent, Eckart Tolle.
* L’alchimiste, Paulo Coelho.